De même que le smartphone est en premier lieu un téléphone, la #smart city est en premier lieu une #ville. Toutefois, l’utilisation d’un smartphone moderne est bien loin du téléphone filaire à cadran et même du Nokia 1110 sorti en 2005 et vendu à plus de 250 million d’exemplaire jusqu’en 2007 (– ). Alors qu’en est-il de la Smart City ? Change t’elle l’utilisation de la ville ? Va-t-elle jusqu’à nous changer ? Pour comprendre la smart city et l’impact qu’elle a sur nous, il faut revenir sur son historique.
La ville force constructrice de civilisation
L’être humain est fondamentalement sociable. Il lui a donc toujours fallu un endroit pour se rencontrer et interagir. Cela peut être un campement, un village ou une ville. Avec l’accroissement de la population, ces structures ont du grossir. Le tout premier mode de croissance a été organique. Cette « stratégie » est toujours utilisée aujourd’hui. Mais elle a ses limites et il a fallu inventer l’urbanisme. Il n’y a pas de consensus sur les raisons qui ont motivé cette invention (–). Mais la première description confirmée d’une urbanisation planifiée se trouve dans l’épopée de Gilgamesh (2100 avant notre ère –). Et le premier urbaniste reconnu, est Hippodamos de Milet qui vécut au Ve siècle avant notre ère (–).
L’urbanisme planifié doit permettre un développement cohérent. Il permet d’éviter des cycles essai-erreur (–) qui seraient dommageables et coûteux en vies humaines. Car les camps, villages, villes … ont également un rôle de protection. Comme le démontre les racines étymologiques de nombreux mots, il y a une scission entre ceux qui font partis de la cité (latin civitas) et les autres.
Citoyen, provincial, paysan, barbare
Ainsi, la personne civilisée est un citoyen (latin civis), autrement dit celui qui constitue la cité (latin civitas construit à partir de civis) et pour qui le droit de la cité-état s’applique pleinement. Il est donc bien urbain (latin urbs : ville) et non pas rustre (latin rusticus : rustique paysan de rus : campagne). Il n’est donc ni un provincial, ni un paysan et certainement pas un barbare. Car le provincial (du latin provincia qui a été vaincu : vincere, précédemment : pro) peut bien vivre dans une ville suivant les règles de la cité-état, il n’a quand même pas toutes les qualités de celui qui y vit ! Le paysan (du latin paganus : domaine rural) ne vit même pas dans une ville mais un village qui est une
agglomération rurale caractérisée par un habitat plus ou moins concentré, possédant des services de première nécessité et offrant une forme de vie communautaire.
(–) Il vaut donc mieux que le barbare (du grec ancien βάρϐαρος : étranger) que parce qu’il parle la langue que comprennent ceux de la cité-état ! Il peut donc suivre les mêmes règles politiques (du grec ancien signifiant science des affaires de la Cité, dérivé du grec ancien πόλις : cité) et donc faire partie du même peuple.
Au niveau étymologique, le titre même de ce paragraphe « la ville force constructrice de civilisation » est donc une tautologie. Mais l’impact des cités sur l’humanité va bien au-delà des mots. Et il est donc logique que les philosophes du siècle des Lumières (–) aient appelé civilisation, un mot dérivé du latin civis, l’idéal vers lequel doit tendre tout peuple (–).
conclusion
La ville est donc une construction humaine sans nulle autre pareil. Non seulement elle doit protéger ses citoyens et leurs permettre d’être, mais elle doit également permettre à l’humanité de grandir. C’est ce qui doit rester à l’esprit de toute personne voulant les faire évoluer.
à suivre : la Smart City 0.0