l’EU, comme l’ensemble de la planète doit faire face à une pandémie au COVID-19. À l’époque de la Smart-City et de la santé connectée, nous pouvons nous étonner que la technologie aide si peu chacun de nous lors de cette pandémie. Pourquoi le confinement est géré ainsi ? Pourquoi avoir des attestations papier et non électronique ? Est-ce que la technologie aurait pu nous éviter d’être enfermés pour plusieurs semaines ?
Lors d’un entretien téléphonique le 23 mars 2020, le commissaire européen chargé du marché intérieur, Thierry Breton, s’est entretenu avec plusieurs opérateurs télécoms – dont Orange et Deutsche Telekom – pour leur demander de fournir aux gouvernements les données mobiles liées au positionnement géographique de leurs clients.
l’Usine Digitale
Les téléphones portables sont devenus des trackers que de nombreux pays ont utilisés. Et le New York Times a récemment fait une infographe à partir des données des opérateurs mobiles pour présenter l’histoire de la pandémie (Cf How the Virus Got Out (en anglais)). L’idée de les utiliser pour confirmer le confinement a surgi dans de nombreuses têtes. Certain pays ont franchis le pas comme Taiwan (Cf. Reuter) qui utilise aussi des systèmes de QR-code pour être plus efficace (CDC Taiwan (en anglais)). En Europe toutefois nous avons la RGPD (#RGPD) qui protège la vie privée de chaque Européen. Et de ce fait une question éthique se pose fortement, jusqu’où pouvons-nous aller dans la dérogation aux lois qui garantissent les principes fondamentaux des droits de l’Homme ?
Peut-on encore éviter de déroger aux lois garantissant le respect des droits de l’Homme et du citoyen ?
Pour le moment l’Europe fait tout pour préserver la RGPD. La Lombardie (4474 morts + 296 en 24h au 25/03/2020 source Express avec AFP), utilise quand même la surveillance des téléphones portables pour évaluer le respect du confinement. Ils savent ainsi que seulement 60% des italiens le respecte ce qui est bien trop peu et ce qui explique les chiffres affolant de mortalité. Mais cela ne va pas plus loin pour respecter la RGPD.
La demande de l’Europe est dans la même vision : comprendre la pandémie. Il ne s’agit pas de tracer chaque citoyen mais, à partir de données rendues anonymes, d’étudier le respect du confinement et de comprendre les déplacements de la maladie.
En demandant aux opérateurs des données anonymes, et en en choisissant seulement 1 par pays, l’Europe évite ainsi d’être traitée de liberticide. Et de fait, ce ne sont à priori que les changements d’antenne relais qui seront pris en compte. Il n’est pas encore fait mention de triangulation. Donc tant que les téléphones restent dans la cellule de l’antenne relais, tout déplacement est « invisible ». C’est mieux que rien, mais ce n’est pas la solution la plus performante vu l’explosion des applications de tracking ces dernières années.
Vu les relations tendues entre l’Europe et les GAFAM, il est logique que la demande ait été faite aux opérateurs téléphonique plutôt qu’à ces derniers. Ils ont pourtant des données bien plus pertinentes. Nombreux sont parmi nous tous ceux qui donnent gratuitement, et parfois même en payant, leurs données à Google, Apple et autres FaceBook. Il leurs serait donc facile de mettre en place des solutions de confinements dignes des technologies actuelles. Par exemple FaceBook qui a été très rapide à mettre en place son système renseignant les amis que tout va bien en cas de catastrophe naturelle ou d’attentat est moins rapide à proposer une solution de confinement. Pour sûr c’est moins glamour d’un point de vu marketing mais cela serait bien plus utile à notre civilisation.
Mais la réalité est que FaceBook a tout intérêt à ce que nous restions confinés avec rien d’autre à faire que de surfer sur son réseau (Cf. Blog FaceBook) même si d’un autre coté les revenus publicitaires reculent. Toutefois comme c’est la même chose pour Google et que tous peuvent réduire les frais d’exploitation, c’est-à-dire les employés, ce n’est pas encore un soucis (Cf. The News Minute)
Aurons-nous une solution technologique plutôt que le papier pour respecter le confinement ?
La solution pour ne plus à devoir utiliser le papier tout en respectant la RGPD viendra donc plus tard si elle doit venir des GAFAM. Car des solutions existent et elles ne sont pas si difficiles à mettre en œuvre. Il y a déjà beaucoup de systèmes de Géo-fence (cf. logiciel android de géo-fence). Il faut cependant faire en sorte qu’elles respectent la RGPD. L’idée est alors de garder toutes les informations dans le smartphone et de ne lancer une alerte à des autorités compétentes qu’en cas d’infraction. Cela serait la transposition de la logique du radar de vitesse au respect du corridor sanitaire lors d’un confinement.
Clairement, la Smart City pourrait fortement aider. Les systèmes de gestion de la mobilité pourrait être utilisé pour tracer les voitures et valider leurs déplacement. Les systèmes de gestion intelligente des places de parking pourraient également être utilisés. Les système de WiFi pour tous (par exemple : WiFi4EU), pourraient vérifier le respect du confinement et envoyer des mises en gare en cas d’infraction. Si la personne persiste, le système peut alors alerter les autorités d’aller vérifier ce qu’il se passe à tel endroit. Que cela soit physiquement ou par vidéosurveillance, il serait alors possible de faire un contrôle de sorte à établir l’infraction. Ainsi le système respecte la vie privée mais aide en même temps à trouver ceux qui enfreignent le confinement. Encore la logique des radars de vitesse. La Smart-City (#Smart-City) peut aider de bien d’autres manières, mais elle n’est pas obligatoire.
Est-ce le premier confinement d’une longue série ?
Le jour d’après ne sera pas un retour au jour d’avant
E. Macron, Président de la République – lundi 16 mars 2020
Et en fait, la question se pose de savoir si nous voulons toujours une vie comme « le jour d’avant ». Si oui, il est certain que nous aurons le droit à de plus en plus de confinements. Les politiques de l’ensemble de la planète ont ouvert la boite de Pandore. Il sera impossible de revenir en arrière quand le même type de situation se reproduira. En Europe, comme dans tous les pays où la liberté et les droits de l’Homme viennent en premier, il faut établir les principes de confinements et les conditions pour les déclarer. C’est avec cette réflexion que nous continuons à développer les solutions IoSHA et SWOMS.