Pour favoriser la création de richesses et d’emplois en France, certains chercheurs préconisent de mettre l’accent sur quelques grandes villes (les « métropoles »), les autres territoires ayant vocation à assurer leur développement en se focalisant sur l’économie résidentielle , ou bien à assurer la mobilité vers ces métropoles et à vivre des transferts sociaux que le supplément attendu de croissance permettra de financer ou encore à tenter de se connecter aux métropoles pour bénéficier de leur ruissellement éventuel.
Une analyse attentive des données disponibles montre cependant que l’évolution de la géographie des activités économiques est bien plus complexe : certains territoires métropolitains connaissent une croissance de l’emploi supérieure à la moyenne depuis la crise (Bordeaux, Montpellier, Nantes, Rennes et Toulouse), d’autres sont dans la moyenne (Grenoble, Lille, Lyon, et Marseille), d’autres en dessous (Nice, Rouen, Strasbourg).
Parallèlement, des territoires « hors métropoles » connaissent des dynamiques très positives, sans être réduits à des dynamiques résidentielles (Vitré, Vire, Issoire, Figeac, …). Globalement, ce sont surtout les littoraux atlantique et méditerranéen et un grand quart sud-est qui s’en sortent le mieux.
Au final, les distinctions métropoles/villes moyennes/espace rural sont peu opérantes. En établissant des frontières, elles brouillent notre regard, plutôt que de nous éclairer.