La puissance d’Amazon crée des obligations sociétales
Parions sur un partenariat sociétal plutôt que sur des avantages fiscaux
Cette année Jeff Bezos a l’occasion de prouver qu’une entreprise comme Amazon peut jouer un véritable rôle sociétal à l’échelle d’une ville. L’implantation de son premier siège social à Seattle a drainé 38 milliards de dollars dans l’économie locale depuis sa création en 2010. Pas moins de 238 villes se sont portées candidates pour héberger le second siège social d’Amazon et seules 20 restaient en lice en janvier. Elles souhaitent profiter des 5 milliards d’investissements d’Amazon et des 50 000 emplois qualifiés à la clé. Elles déroulent le tapis rouge, mettent en avant leurs infrastructures et des avantages fiscaux pour séduire Jeff Bezos. Choisira-t-il la voie de la facilité pour rentabiliser au plus vite ses investissements en minimisant les risques ou jouera-t-il les philanthropes pour donner sa chance à la ville qui en a le plus besoin pour se développer ? Va-t-on une fois de plus résumer un projet porteur d’avenir pour une région aux subventions et aux crédits d’impôts accordés ? On sait Jeff Bezos capable de grands rêves comme la colonisation de l’espace. Alors Jeff Bezos, faites-nous rêver et accordez dans vos critères de sélection une place importante aux aspects sociétaux. Pourquoi ne pas choisir la ville qui a le plus à gagner plutôt que celle qui a le plus à offrir. Pourquoi ne pas parier sur la force d’Amazon pour attirer les talents, créer des vocations, faire émerger un écosystème local et insuffler une dynamique d’innovation.
Jeff Bezos peut choisir de négocier en position de force ou établir une forme de partenariat sociétal qui façonnerait l’avenir d’une ville et servirait de modèle aux grands investisseurs. L’homme le plus riche du monde a sans doute ses propres contraintes et des comptes à rendre à ses actionnaires. Souvenons-nous pourtant qu’Amazon n’est rentable que depuis quelques années. Signe que la nouvelle économie peut miser sur le long terme.